Nos Patois Bressans (11ème partie) Georges Bert

Cueillir les griottes.

C’était vers le 15 juin, mon épouse me dit, vas donc me cueillir des griottes pour faire une tarte et si tu peux en prendre d’avantage pour un clafouti ! Je prends l’échelle,  un panier et un crochet. J’installe solidement l’échelle, le panier à une branche et je cueille ! Au début il y en a tout autour,  mais ensuite il faut tout déplacer, le panier d’une main et je descends. Me croyant arrivé ! J’ai voulu poser le pied au sol mais j’étais trop haut il y avait encore un barreau ! Et me voilà sur le dos comme une tortue, quant au panier ! Il avait fait un vol plané et vidé à moitié dans l’herbe fraichement coupée. Le jus sucré avait fait coller les morceaux d’herbe ! Un vrai cauchemar ! J’en ai bien nettoyé un peu mais au final ! J’ai appelé les poules, elles adorent mais pas les noyaux.

En patois :Yéto vé la mi juin, La Dédée me dit( vas don me quedre quéques griottes pou fêre ène têtre apeu si te pou en quedre un ptio bou pu,  j’fré un clafouti) ! j’va charchi l’échele,  un péné apeu un crocho. J’mets bien l’échele pou qu’il cheille pas apeu je monte, j’accroche le péné à ène branche, apeu je queu, au début y va bien, y’en a partout, mê après y faut changi de place !Je prends le péné d’ène main apeu je descends. Jme créyo en bas, quand j’ai vouillu poser le pi su la tarre , j’éto trop haut, j’ai cheu à la renvèche, arneuvê au pi d’l’échele, su l’dos c’ment ène tortue, ! mê l’péné ? é l’avo fait un vol plané et s’éto renvéchi à mouéti. Yéto du brave !!Le jus sucré avo collé les p’tios bout d’harbe qui mio d’étre tondue et pas enco ramassée . J’en ai ben déméréchi quéque ènes ; mê pou tout déberdoyi le rêste, j’ai appalé les polailles. Ji savo pas mê ils en sont gormandes, yeu, y’en n’en  pas eu pou longtemps pou tout réquerer,  mê pas des gremôs. J’ai dù r’cramper à quedre  et j’ai changi de place, mê là y éto bancal , yavo des taupéres  alors j’ai bien coincé l’échele pou pas qui renvèche  et j’ai pu en r’quedre un pio bou.  Dê qu’jen ai eu prou,  j’seu descendu, mê s’cô  en  comptant les marches et en t’nian ban l’péné .  

 

Le marché de Louhans. Ville aux 157 arcades.

Comme  chaque printemps,  je vais au marché de Louhans pour recréer mon cheptel soit 7.8 ou10 jeunes lapins qui devront tondre la pelouse et quelques 3ou 4 poules qui devront nous fournir les œufs. Une cage et carton me voila prêt !

 Dès mon arrivée sur le parking, J’entends déjà les cris et chants des différents animaux mêlés  aux  clameurs bressanes se disputant  pour quelques centimes ! Et oui !pas de prix affichés c’est le verbe qui fait la différence et donne le ton du marché pour tous acheteurs et vendeurs !! Après un bref coup d’œil général  sur les animaux proposés, il est temps de rentrer dans le jeu, choisir et faire les offres selon les premières estimations. Cuniculture traitée, il faut passer aux volailles. Ici aussi il faut choisir et faire des offres. Mêmes combats ( de coq) Il faut en dire des mots pour acheter des lapereaux à grandes oreilles qui termineront en terrines ou civet et des poules avec une belle crête bien rouge qui après avoir pondu toute la saison finiront en gelée ou au pot. Dès les achats terminés, il est temps de passer au banc, d’acheter quelques corniotes et au plus vite mettre ce petit monde en liberté.   

Yé c’men chaque printemps, dês  les beaux jeux et que l’arbe repousse,   y faut me ramanvi en poules et lapins. Pou s’fêre, j’va au marchi à Yua (f) J’prends ène kège apeu un carton me vla pati. A pouène su le parking, j’entends déjà  les gens s’engueler pou quéqques centimes,  Ah y’en fê du bru !!.aveu tous ces bruts de poulots, pintades, dindons, chen ou ugeos. C’est qui se vend de tout au marchi de Louhans !.  Moué atou j’men male y m’faut des lapins apeu des poules mê pas nimpotje quoué à nimpotche quel prix y faut se démaler, r’varper, se défodre  pou pas s’fêre avouère ! yen a des chtis qui t’vendrin n’impotche quoué !y fô s’en méfier de slés là é l’an souvent du bagou !!. Aprê avouêre fé le teu pou vouêre s’quia, j’ai ch’té mon démenvi = dévolu  su ène kège de 8 lapins aveu des grandes eureilles( s’qui m’faut)mê é l’en vou trop cher, 8 euros,  alors y fo qu’é baisse !!j’li fê ène propositian en li dian que pou soué  yé la bonne afêre,pou 55 euros j’prends tout, son marchi est fait et qué la pas b’sin de r’veni la s’mène qui vin ! J’le prends de co (de court) en euvran la kège, face à soué en l’i dian( ça suffit de discuter pou 4 sous !  mettez les là dedans , é sont bien vendus)  !!Poker menteur ?) Et ? et ? et   il les met (!Bien jué que j’me dis)! Maintenant vouéyans les poules ! Même combat( de coq) pars’qui fô qu’il in la crôte ruge ! s’qui vou dire qu’il vont pondre vite. Là atou , y fô s’beilli du mô pou y’arriver. Pour décider les plus rétissants, il faut yu z’y faire  valoir qu’augedeu  y a gros de choix  et pas gros d’acheteurs !!quand é sont décidés aveu le prix,  y fo survelli , pou qué mettin bien slés qu’on a choisis et non slés qué vouillan vendre.Y a des malins ,des filous.  Le marchi terminé, yé temps de passer charchi quéques corniottes, rentrer au pu vite mettre tout ce p’tio monde en liberté. Quant à migi la téte de viau ! y s’ra pou un aute cô !! 

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