Nos patois bressans (9ème partie) Georges BERT

Louis gay

C’était un voisin de SENS sur Seille .Ce monsieur ancien combattant14-18 rendu sourd par le canon, vivait de sa pension, des produits de son jardin et de quelques fruitiers. Dès que l’on s’adressait à lui, il répondait (je n’entends pas bien avec mes 7 maladies et enterré vivant) C’était un peu une habitude et un plaisir de faire répéter !

Un jour ma belle mère lui dit (Bonjour Louis comment ça va ? Comment ? Quece que  tu as dit ? j’entends  pô tan !et de faire répéter comme d’habitude. Ma belle -mère qui en avait assez  lui dit ( ho merde !! Quoi ?  Marie que ce que tu viens de dire ?? Il avait bien entendu de même que la pièce de monnaie jetée derrière lui lors  d’un contrôle  qui lui a fait diminuer sa pension.

En patois. Louis Gay,  note vouésin vivo dans ene piote mêson au bout d’la nôtre, yéto un invalide de 14/18 qui vivo d’sa pension apeu d’son jardin et quéques abres fruitiers . é l’avo un grand puoéré de piotes pouères,  c’ment des bieuchons  qu’étin un piot bout grises et jaunâtres quand il étin meures, mê toute d’suite blet. é dio é piots vouésins  (vous poutez  m’ni charchi pes pchéta pouères,  il sont bonnes )  et quand les enfants étin so l’abre,  é lu y dio. D’sés pchéta pouéres  ou poutez en mougi ou poutez en rémêcer.

 Ces petites poires sauvages ne pouvaient qu’être distillées pour en faire de la goutte, prisée à cette époque, les gens buvaient la goutte à toutes occasions.  

GAY
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Louis GAY (par Didier TROUVAT)

Nous avons, dans notre jardin, un poirier produisant de petites poires, qui deviennent blettes très vite mais qui nous donnent des gelées très succulentes.

L’arbre est appelé « le poirier à Louis GAY…

Cela a appelé ma curiosité !

Louis, dont Georges parle dans « nos patois bressans » partie x, est né à Sens, aux Lorins le 2 janvier 1887.

Ses parents Théodore et Marie Claudine millot avaient déjà trois enfants ; Marie Appoline, 9 ans, Pierre 8 ans et Berthe 2 ans.

Théodore mourra entre 1902 et 1907 car lors de la conscription de Louis, son père est déclaré mort. Sa sœur Berthe se marie, le 16 janvier 1894 avec Eugène-Félix Pageaut de Saint-Usuge, domicilié à Sens, aux Lorins, comme cultivateur.

Au cours du conseil de révision, Les autorités militaires le décrivent ainsi :

Cheveux et sourcils châtain ; yeux noirs ; nez moyen ; bouche moyenne ; menton rond et visage ovale.

Il mesure 1m62 et son degré d’instruction est de 3 il sait donc lire, écrire et compter.

De la classe 1907, il ne fait son service au 56ème RI que du 26 mai 1910. Il est libéré le 25/09/1910.

Il est rappelé par mobilisation générale le 4 août 1914, dans ce même régiment.  

J’ai déjà décrit plusieurs fois les activités du 56ème RI au cours de la grande guerre, que ce soit dans mon livre «  La grande guerre – Les morts de Sens » ou dans des articles sur la page facebook « Histoire de Sens sur Seille »

Louis aura un comportement exemplaire qui lui vaudra deux citations à l’ordre du régiment.

Le 02 février 1918 :

« Excellent soldat. Au front depuis le début  de la campagne, ayant constamment donné le meilleur exemple du devoir. »

Blessé devant les ouvrages blancs, près de Mécrin, en juin 1915, il recevra pour ce fait la croix de guerre avec  une étoile de bronze.

Le 12 avril 1918 :

Soldat modèle. Le 27 mars 1918, occupait un poste avancé sous un violent bombardement. A donné à tous ses camarades, un bel exemple de sang-froid et de mépris du danger en restant malgré les obus , à son poste de combat.

Sa croix de guerre sera affublée d’une seconde étoile de bronze. (Les citations à l’ordre du régiment)

Il gardera, notamment de son intoxication au gaz ypérite, le 16 octobre 1918, alors qu’il était au 113ème RI depuis le 20 juin 1918, une difficulté à respirer qui lui vaudra une incapacité de 25 % (associé à la surdité due aux bombardements)

Sur ce dernier point, ainsi  que raconte Georges, il a succombé au piège des pièces jetées intentionnellement derrière lui pendant un contrôle. Cela lui a valu une baisse de son taux d’invalidité…

Note de la commission de réforme :

« Le degré d’invalidité de la 2ème (surdité) des infirmités dont  s’agit ayant été évalué à zéro, l’intéressé ne peut prétendre à compter du 20 février 1944 qu’à la pension d’invalidité de 10 % »

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