Nos patois bressans (6ème partie) Georges BERT
Les verbes : Le patois est très réducteur, un verbe en remplace beaucoup.
Ex : Regarder, veut aussi bien dire : observer, contempler, voir, évaluer, juger, jauger, distinguer, peser, apercevoir, comparer, contrôler, découvrir, etc. (on dit que l’on voit tout en regardant ?)
En patois, inutile de chercher L’imparfait du subjonctif ? Il n’est pas employé ! Hi Hi !
Quelques verbes, pris au hasard, avec leur consonance en patois. La plupart des verbes sont utilisés sans patois mais avec de petits détails qu’il est inutile de mentionner.
Quant aux autres, je ne les pas mis à l’infinitif, mais tels qu’ils sont prononcés.
J’va régugi la faux , la faux est régugi ,ta régugi la faux ? y fô la régugi !
Aiguiser : régugi.
Appointer : égugi.
Arracher : arréchi.
Assécher : assochi.
Asseoir : ass’té.
Attacher : attéchi.
Battre : écoure.
Bouillir : beudre.
Broyer : bréyi.
Cacher : quéchi.
Camoufler : quéchi (atou).
Coaguler ou cailler : quéyi.
Coucher :cuchi.
Courir : core.
Cracher : créchi.
Creuser :creuyi.
Cueillir : quedre et cueillo.
Cuire : queure.
Dissimuler, encore quéchi.
Dormir :dremi.
Ebrécher :ébarchi.
Ecarter :ésquét’chi =esquét’ché.
Eclore = épedre.et épeillo.
Ecouter =écuter.
Entraver : encorpié, empouégi ou empigi.
Etrangler :étranyi.
Fermer : farmé= farmi.
Frauder : trichi .
Glaner : yeuné.
Glisser : r’lichi .
Guetter : pidé.
Hennir :réquéné.
Humecter : mouilli.
Hurler :ch’per .
Manger : migi ou migé.
Ouvrir : euvri .
Poursuivre : coraté.
Puiser : peugi .
Raccommoder : r’mendé.
Reculer : r’quelé .
Renverser :renvéchi .
Tomber : chedre .
Tordre : teudre .
Traire : tiri .
Venir : m’ni.
Maïs et volaille.
Dans le monde entier, la volaille était omniprésente, la Bresse n’y échappait pas. Tous les paysans en élevaient dans les cours de ferme.
C’est au 17ème que le maïs est arrivé en Bresse louhannaise, vers 1620/40. L’arrivée de cette nouvelle céréale a beaucoup changé la vie des bressans, d’abord pour les animaux mais également pour l’home. Ce maïs n’était pas celui que l’on connaît aujourd’hui. C’était un maïs blanc à grains arrondis et non jaune à dent de cheval !! Néanmoins il a permis d’éviter des famines, car cette nouvelle nourriture abondante et locale fut assez rapidement appréciée et utilisée en alimentation humaine. Bouillies, rôts, gaudes, sablés etc. Quant aux animaux, surtout volailles, il permit d’en développer la production le goût et la saveur, D’où une AOC vers 1950 et une AOP récemment.
La volaille n’était pas celle connue actuellement, il y avaient deux variétés, une grise à pattes bleues ressemblante à (Marans ) et une autre toute noire à grandes oreilles blanches. Ces deux variétés étaient objets de concours, mais la couleur de la peau demandait à être améliorée. Ce fut l’aboutissement d’années de sélection rigoureuses récompensées aujourd’hui. Quant au maïs cultivé en sillons, et qu’il fallait sarcler pour un rendement de 30 à 40 quintaux hectare, il est, a ce jour ensemencé à la machine et seulement récolté en automne pour 100 quintaux hectare. A noter que si OGM il fait perdre l’AOP ? Ce serait dommage !!!
A la ferme du Boulet à SERLEY on culivo atou du troqui bian, en souéyons, un coup d’arche pou aplati le dessus à peu on le sémio à la main, A la charrue à un chaplo on refê les souéillons. Dê qué l’éto seut’chi , on allo le socier on en laisso un pi tous les 40 cm qu’en r’taro pu tard. Meu(mûr), on l’cueillo à la main pour l’échéyi le souère aveu les vouésins. Le lendemain on fio lesnious pou l’pendre so le toit pou qué soche. L’hiver on le vougro pour le beilli é poules. Quand les poules s’arrintê de pondre, ils demandin pou couver. On y metto 18 us ce qui fio a po près 15 pio poulets que la mère s’occuppo. Quand é l’étin gros on les engraisso pou les vendre au marchi de ST Germain. On y vendo atou quéques us apeu du beurre.Ce qui fio quéques sous pou acheter le quotidien.
On ne migeo pas les poulets, on les vendo ! on ne migeo que les bléssés ou que la beuche avo t’ni. Y fo dire que ma mère s’en occupo d’ses poulets, en fian de la séléctian !! j’me resevin que quand il trouvo un poussin pas convenable ! A pattes ou à ba jaunes, il le jeto contre le mur et yéto le chin qui le migeo .Les autres il les metto dans son d’venté et les metto dans éne roche so le poèle pou qué sochin. Le lendmain il yu i beillo ene mère pou les élever.
Ya bin changi !! les éléveurs et r’cevan des milliers de poussins qué mettan so des hangars aveu des granulés pendant 15 jeux, à peu et les mettan à la co par 500 mais é l’ on quand même 10M2 de sol enherbé par téte. Ils sont toujours nourris au Maïs et au petit lait AOP exige !
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