Nos patois bressans (5ème partie)
Foires et marchés : Les fouères et marchis
Y é quetchoses q’ intéressin les gens, y yu i permet de vendre ou d’ageter s’qué l’an b’sin, é l’li vendan du beûre, des us, des poulets , lapins, pigeons, à la fouère des ptio couchons , des vios ou des grosses bêtes . Cé sous servan pou ag’ter des habits, médicaments ou payer le fermage, yé rare d’agter d’la viande, mê de temps en temps de la charcuterie , du saucisson pou déjuni ou pou enne collation de partie de cartes. Dé cô, si yéto bien vendu on avo des éclêres de chez le pâtissier, de la têtre au sucre ou du chocolat. Jte dis q’en l’attendo le r’teu du marchi !!
La vie locale de la jeunesse. Avant les années 50.
On crampo d’aller en classe à 5 ans, d’abord dans la ptiote classe , ou en apprenio à lire ,écrire et compter (aveu des buchettes qu’en metto en paquets par 2, 5 ou 10). Ensuite la classe moyenne, yéto pu dur, discipline, leçons et devoirs. Pour terminer la grande classe fin des études et certif. Mê pou slé qui pouvin , yavo le que que = cc cours complémentaire. En plus des études yavo des cours de cuisine ,couture pour les filles ,culture ,élevage pour les garçons. Beaucoup arrêtaient là et travaillaient à la ferme. Quelques uns commençaient à s’orienter différemment.
Pou la plupart, yéto le travail des champs, yéto dur pou des ados qui travéyen tout le jeu à sarcler, faner, moissonner etc. En été les jeu sont longs !! Mê les filles crampin à nous intéresser, y foyo aller au cinéma en vélo à St germain ou au bal. Les bals, yéto des bals montés su la place du marchi bien souvent, é l’avin lieu que les dimoches en après midi apeu le souère mê là on y r’trouvo les copains et les filles qu’en fio danser, yéto du musette mê yalo l’train !!!Rumba, valses , tangos, rock ou passo. Ah les filles !!on lé aimo, surtout les braves ou slé qui dansin bien ou même d’autres qui nous y apprenien ! mê qu’en arrivo deux heures du matin qu’y foyo rentrer en vélo ! ya des cô qu’y fio pas chaud !
Les filles nous avin ben réchauffé un pio bou !! Mê ces filles, on pouvo seulement yu s’y fêre un bisou dans le cou yéto tou é yéto prou !!Surtout que les mères les accompagnaient. Eh oui ! Les mères emmenaient leur fille au bal et elles étaient impatientes de rentrer, elles !! Mais nous ?? Yavo des co qu’en r’tenio bouère des bian limés !!pou s’en r’mettre !!
Un peu de vie locale. La mienne.
Js’eu né à Montjay, en 1936. enne piote commune en Bresse louhannaise. fils de paysan on vivo dans enne piote ferme au d’sus de l’étang des arbo. Yéto la guerre, a peu on a déménagi pou mni a Serley, d’abord é Hautelins àpeu ensuite à la ferme du Boulet.
Yé don é autelins que j’ai crampé aller en classe à 5 ans yavo à peu prè 2 km. On y allo à pi en sabots que mon père nous fio. En ce temps là y fio bien pu fré qu’aujdeu ! y jalo à moins 10° souvent apeu yavo d’la noge enne grande partie de l’hivêre. On attrapo du mô, surtout du rhume , on éto tou rhumèèdje (enrhumés), Alors on ne rentro pas migi à midi on enmounio note migi . yéto souvent des reuties de saindou mais collées pou pas qui coule, des côs de la confiture mè tout le temps yéto du fré. Quand y fio vrêment tro fré on pouvo migi à la cantine, seulement y foyo fourni des provisions ! alors on béyo , des patates, des favioles , du lard , du beurre ,dé zus dé cos des chou-raves. On éto bien au chaud pou migi dans ste cantine. La cantinière fio tout queure dans enne chaudière y fio de la buée qui jalot contre les vitres yéto brave tous ces ramages !!
Les menus étin : nouilles sauce tomate , haricots sauce tomate, lard purée, des cô yéto les grattons qui servin de viande, chou-rave au gras (cuits au saindou) De temps en temps, daube aux carottes. C’est-à-dire menus uniquement composés selon les arrivages.
L’alimentation générale des paysans.
Comme le manque d’argent limite les achats et que chaque cultivateur produit des aliments, on les consomme. C’est ainsi qu’a chaque repas de fêtes ou familiales, les bases sont (les produits de la ferme)
Le vieux mâle de lapin fini en civet, le vieux coq, au vin, les vielles lapines, en terrines. Les canards en ballottines, les dindes farcies. Les oies rôties et le lard du saloir, toute l’année. Yé rare qu’on achète du vio ou du gigot, seulement pour les grandes occasions! Qui étaient 1ère Communion ou mariage.
On tue le couchan !! Dans toutes les maisons.
On crampe pou choisir un brave couchan, bien formé mê surtout bien allongi, on l’engraisse pas, on le met à la cô pour qué profite sans s’ engraichii. Dê qu’é pese 120k on fê m’ni le boucher, bouchi (f) pou qu’é le ‘tchué. Yé tout prô quand é l’arrive. Les ognons sont pieumés, la grande casse é prôte pou récupérer le sang. A pouène arrivé, é bvan un canon é é van à la cho.Attéchi le couchon pou enne patte, et é l’attéchan au piquét qué pianté au mouettan de la cô. Un coup assommé é l’est ségni. Vite la casse sous la coupure pou récupérer le sang qui coule.Le fu é allemé pou l’frilli aveu un yo de pèille.y fô pas qui reste un poué. Ensuite y fo le raser devan d’ l’euvri et organiser la découpe, selon la demande du fermier, on garde les jambons ou pas, Selon la réponse on fait la découpe pou qué refrédisse le pieu vite possible,on met pas au saloir du couchon chaud. Pendant ce temps, é prépare le pâté apeu le boudin. Yé l’heure de miji on finira s’tantôt! Le facteur est souvent invité à st’ occasion . Tiens le v’vla le chin s’fou aprê !si y pio é l’a sa pèlerine en drap( lainage) bleu marine. On mige vite fait, en causan, chacun a son boulot. Mouliner la viande des pâtés, assaisonner le boudin apeu l’fêre cueure. D’van de mettre le lard au saloir y fo l’trilli, a peu bien le rangi par couche, pou que la meure le couvre bien .Saler le lard et mettre les arbes et les épices yé du boulot de spécialiste !!Yé cmen san qu’on a du bon lard toute l’an’née, l’an’nia (f).
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